Porteurs, pousseurs : de quoi s’agit-il ?
Il faut d’abord impérativement différencier les porteurs et les pousseurs du trotteur (Yoopala). Encore plébiscité il y a vingt ans, cet objet est aujourd’hui interdit dans certains pays comme le Canada, et fortement déconseillé par les professionnels de santé pour les risques qu’il peut entraîner. « C’est un objet dangereux. Il peut arriver que le trotteur prenne de la vitesse et les fasse basculer en avant. De plus, le trotteur ne donne pas une bonne image de la marche : la position assise imposée par l’engin empêche le libre mouvement du bassin, les pieds ne sont pas toujours en appui sur le sol, et le dos ne se muscle pas », rapporte Sarah Lachot, psychomotricienne à Aix-en-Provence.
Le pousseur est un chariot de marche que l’on peut pousser à sa guise en se tenant à une barre. « C’est un excellent soutien pour accompagner les premiers pas de l’enfant vers l’avant avec un appui, et pour renforcer son équilibre », souligne l’experte.
Le porteur est un jeu d’éveil muni de roulettes. Bien assis derrière son volant, l’enfant se déplace à son propre rythme, apprend à se diriger et à évaluer les distances. Un bon outil pour alterner ses appuis droit et gauche en poussant sur ses jambes.
Quels bénéfices pour votre enfant ?
En plus de la stabilité, les porteurs et les pousseurs permettent de prendre conscience de son corps et de se déplacer librement. « Contrairement au trotteur qui nécessite l’intervention d’un adulte pour installer l’enfant, les pousseurs et les porteurs offrent une grande autonomie dans l’utilisation. Votre enfant pourra s’en servir quand il voudra et passer à une autre activité lorsqu’il en ressentira l’envie », appuie Sarah Lachot.
La coordination des mouvements est, elle aussi, primordiale dans l’acquisition de la marche. Les porteurs et les pousseurs permettent de faire travailler le côté droit autant que le gauche et contribuent à l’aisance lors des déplacements en musclant les jambes de votre enfant. Son équilibre se renforce.
Comment choisir son porteur ou son pousseur ?
Il en existe pour tous les goûts ! En bois, en plastique, coloré ou uni, vous trouverez forcément la formule qui vous convient parmi l’offre existante.
L’objet devra être stable, dirigeable et ne pas être trop léger, pour permettre à votre enfant de s’en servir aisément tout en maintenant son équilibre. Ne négligez pas non plus la taille de l’objet – notamment du porteur, car il est important que celui-ci soit à hauteur des hanches pour que l’enfant puisse l’enjamber par lui-même. Restez bien sûr vigilant lors de la première utilisation.
Des conseils pour accompagner votre enfant vers la marche
« Au cours du développement moteur de votre enfant, il est important de ne pas comparer les âges d’acquisition des différentes étapes ! », avertit la psychomotricienne. « Chaque enfant est différent et évolue à son rythme. Ne vous focalisez pas sur l’âge d’acquisition de la marche, mais plutôt sur les étapes motrices précédentes, comme le ramper et le quatre pattes. Ce sont des fondations essentielles pour développer une marche stable. »
L’experte recommande également de laisser son enfant le plus souvent pieds nus en intérieur, afin qu’il prenne conscience de son corps et de ses capacités. « La plante du pied envoie les informations sensorielles au cerveau pour permettre à l’enfant d’ajuster sa posture. Cela lui permet également de muscler sa cheville. », précise-t-elle.
Pour ses premières chaussures, privilégiez des semelles très souples, pliables en deux et une chaussure qui ne bloquera pas sa cheville. Votre petit est fin prêt, mais avant de l’inscrire pour le prochain marathon, choisissez le porteur ou le pousseur qui vous plaît et regardez-le se lancer !